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Inclusion du genre à Glovo. Entretien avec Michelle-Ange, la puissante glover.

21st novembre 2024 · 5'

En CI, on dénombre juste 2 femmes Glovers sur un peu plus de 1500 hommes), soit  moins de 1% de l’effectif global. Michelle-Ange, l’une des rares jeune femme Glovers à Abidjan a accepté de m’accorder une interview.

 

Bonjour Michelle-Ange, pourriez-vous vous présenter ?

Comme vous le savez déjà je suis Michelle-Ange, J’ai 27 ans, je suis Célibataire et pas d’enfant . Je vis à Bingerville l’un des quartiers de Abidjan Nord.

Parlez moi de votre parcours professionnel.

Issue d’une formation BEP comptabilité puis spécialisée en Gestion Commerciale puis comptable. J’ai exercé dans de petits métiers, peintre, calligraphe je suis devenue Glover depuis presque 3 ans.

Pourquoi avoir choisi ce métier  de coursier? Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire avec Glovo?

L’information m’est venue d’un ami. Il faut dire que je recherchais déjà une fonction dans laquelle j’aurais la flexibilité, la liberté, la possibilité d’enjoy’ sur la moto (que j’aime bien) et gagner ma vie. Tout partant de l’argent et se promener et être payé cela semblait cool .(Rire).. J’ai décidé de tenter l’aventure. Faut dire aussi que j’avais envie d’être la première femme livreuse à Abidjan. (Rire).

Cela n’a pas été trop dur pour vous de se faire une place au milieu de tous ces hommes ?

Bah non. Faut dire que directement l’équipe m’a adoptée, mais la circulation était assez difficile pour moi. Je devais me taper 10 km jusqu’à ma zone de livraison ce qui me faisait dépenser de l’énergie et du carburant. Le plus gros souci était la question de sécurité routière qui m’obligeait parfois à ne pas rentrer du fait de l’heure tardive et des possibles agressions vues que je devais traverser les zones à risques et inhabités comme l’autoroute avant de rejoindre mon domicile.

Est-ce un métier dur pour les femmes ?

Oui, c’est un métier dur, tant au niveau psychologique. Certaines livraisons sont difficiles à « gérer » à cause du tempérament de certains clients et des trajets, et c’est là que pour les femmes la condition physique et mentale doit être au top ! Mais avec de l’amour pour la chose on s’y habitue.

Combien de femmes êtes-vous à glovo en tant que livreuse ?

Personnellement je n’en connais pas, je n’aurais appris mais j’en jamais vu sur le terrain.

Avez-vous rencontré des obstacles majeurs dans votre parcours ?

Oui, les accidents. J’en ai fait 10 au total , mais les plus difficiles ont été les 4 derniers qui m’ont laissé des marques physiques, psychologiques et financières. Certains clients on eut des propos déplacés, sexuels et moqueurs. On me voyait comme une démunie. Rire.

Comment se passent vos relations avec les hommes Glover ?

Rire, tout se passe super bien, ils sont dispos, courtois, polis et ouverts et m’ont toujours soutenu jusqu’à maintenant. Ils m’appellent tout le temps et passe me voir quand ils ne me voient pas sur un long moment. Je bénéficie de leurs conseils et d’une atmosphère pleine d’amour.

Est-ce que tu aimerais voir les femmes évoluer dans le domaine ?

Une femme apporte toujours une petite dose de délicatesse qui peut être appréciée. Je pense que cela donnera aussi mais surtout une position assez positive sur les préjugés liés au genre dans des fonctions d’homme.

Percevez vous le même gains que les hommes ?

Oui ! (Rire), ce qui n’est pas normal non?.

Avez-vous fait des sacrifices pour pouvoir exercer ce métier ?

 (Rire), Oui beaucoup, ma première moto m’a été volée, la deuxième m’a été arrachée par la police et mise en fourrière, la troisième je la louais ce qui était encore plus difficile, parce que je ne bénéficiais pas de mes gains – j’ai dû endurer cette situation sur 6 mois.

Avez-vous des avantages du fait d’être une femme ?

Non, je suis traitée comme les hommes dans l’application et sur le terrain. 

Comment votre conjoint prend il le fait que vous soyez Glover ?

Je suis célibataire et je ne pense pas avoir grand-chose à dire là-dessus. (Rire)

Merci Michelle- Ange pour cette interview.

Brice SERI

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